Il y a comme ça des questions techniques. Des thèmes réservés à une élite, avec à leur entrée un panneau qui dirait « défense d’entrée » ou bien « propriété privée »… L’énergie en fait partie. D’ailleurs si on interrogeait le commun des mortels, il y a des chances que ressorte un simple slogan publicitaire. En France ce serait par exemple : « l’énergie est notre avenir, économisons-la ». Point final.
Qui se souvient de la Guerre du feu de Jean-Jacques Annaud ? Ce film, sorti en 1981, contait le combat précoce des hommes pour ce moyen de survie qu’est l’énergie. Cette énergie domptée au cours des millénaires. Cette énergie consommée goulument et sans laquelle le retour à la vie sauvage semble en fait inéluctable !
L’énergie est une abstraction, elle est complexe et simple à la fois, comme l’idée de pollution peut être simple et terriblement abstraite aussi. Comme l’idée de confort ou de sécurité peuvent, à leur tour, avoir de nombreux visages, correspondre à de nombreuses réalités.

L’énergie est parfois si abstraite qu’il a fallu la réserver à une élite formée en conséquence. En France il y a nos grandes écoles et à son sommet, un Corps des mines, possédant notamment la maîtrise de l’atome. Tout cela reste déconnecté du tempo accéléré des mandats électoraux. Et la question énergétique est souvent à peine effleurée par les médias, y compris lors des « grands scrutins ». Laissez passez les pros, ceux qui travaillent dans l’ombre, de jour comme de nuit, pour notre sécurité et notre indépendance énergétique. Alors dormons tranquilles, puisque tout est under control.
A chaque pays sa recette locale, faite de renouvelables en Espagne, d’uranium en France, d’un curieux mélange renouvelable – gazeux – charbonnier en Allemagne, de sables bitumineux au Canada… Une question de ressources disponibles, de coût et de mode. Cf. la vogue des gaz et pétroles de schiste aux États-Unis.
En fait, l’énergie est d’autant plus une abstraction qu’on se focalise sur la production. Avec des allures d’usine à gaz, dont la complexité et l’apparence titanesque ne peuvent que repousser l’observateur lambda. Mais il suffit de se rapprocher de la demande, des usages et des consommateurs, pour que la question énergétique redevienne l’affaire de tous ! Heureusement, on peut parfois compter sur quelques tronches pour y voir plus clair et pour démystifier quelques idées reçues.
Demandez donc au professeur Jancovici. Jouez au petit écolier parisien… Comme ici à la prestigieuse ESCP Business School, en pleine rentrée des classes : https://www.youtube.com/watch?v=LCZQZMpfAWE
Laurent