Trop de ruissellement et trop peu de renouvellement des réserves. C’est en résumé le résultat de la surconsommation d’eau et de pompage infini. Irrigation, retenues d’eau collinaires, grandes bassines alimentées par le pompage des nappes phréatiques d’un côté et, de l’autre, soutien massif (c’est la norme actuelle) à l’agriculture intensive. C’est le cocktail explosif et court-termiste qui empêche toute pratique réellement durable et soutenable. L’antithèse d’une gestion façon « bon père de famille » !
La violence du choc estival étant apparemment derrière nous, alors que les pentes grillées reverdissent à la faveur de quelques orages salvateurs, le danger qui nous guette est celui de l’endormissement et du lâcher prise. Endormissement de celui qui, fatigué par la canicule et par les informations incendiaires, préfère refermer ses écoutilles et oublier. Lâcher-prise du sage qui refuse le combat, et préfère tourner le dos à cette montagne de défis qui nous guette : défi du changement climatique, défi économique et social, défi altermondialiste, défi à tous les étages. Et sinon, on peut toujours espérer que les choses rentrent dans l’ordre ou invoquer telle ou telle divinité.
Une plante tropicale aux racines peu profondes illustre très bien les dangers du ruissellement de l’eau. Face au refus de changer de pratiques agricoles, la France préfère foncer dans le tas et s’entête à trouver des solutions forcément court-termistes et donc inadaptées. Notre pays si riche en eau, au climat dit tempéré et largement bénéficiaire de sa façade atlantique, préfère multiplier les bassins d’eau nourris au pompage des nappes phréatique, plutôt que d’imiter ses voisins aux conditions plus arides (Espagne, Maroc). Mais non, soyons sobres avec nos piscines et nos jardins. Remplaçons nos pommiers par des oliviers ou des cactus. Et en même temps, vive la culture du maïs richement arrosé en plein cagnard !
Le pauvre maïs n’y est pour rien. Ce sont les hommes et leurs animaux d’élevage qui l’aiment trop. Oh et puis le ruissellement est un phénomène naturel. Certes, mais il s’accélère lors la qualité du sol se dégrade (agriculture intensive, appauvrissement et compactage du sol, urbanisation). Le ruissellement se combine avec l’évaporation au détriment de l’infiltration naturelle de l’eau. Autrement dit, ce sont des précipitations de plus en plus espacées, des phénomènes extrêmes (il tombe en quelques heures l’équivalent d’un ou plusieurs mois de pluie) qui ruissellent toujours plus et font partir l’eau ailleurs. Comme si cette accélération du cycle de l’eau se faisait au détriment des territoires, qu’il s’agisse des régions de montagne comme des régions de plaine. Et ne parlons pas des villes, championnes toutes catégories du ruissellement et du pompage à l’aveugle.
Tout passe, le temps passe et l’eau aussi s’en va. Et l’on se demande bien comment tout cela va finir.
Laurent
mal, cela va finir mal, voire très mal mais nous tient-on un discours d’avenir avec des choix à faire argumentés et fiables dans leur analyse qui permettraient de définir clairement ce qu’il est possible de faire, sans démagogie, et peut-être avec un référendum ….
mais là, quelle naïveté de ma part de penser que nous sommes tous intelligents pour comprendre, que malheureusement aujourd’hui on nivelle plutôt par le bas, et surtout on embrouille les gens de promesses sans actes, ce qui à terme enlève toute crédibilité à la classe politique, il y a qu’à voir le nombre d’électeurs qui se déplacent pour voter !!!