Le musée des horreurs

Totalitarisme, despotisme, coups d’état, disparition de l’état dit « de droit ». L’idée même que cela ait existé, voire existe encore de nos jours, est tout bonnement sidérante. L’idée même que certains despotes aient pu maintenir leur pouvoir illégitime pendant des années, des décennies, figure en tête du musée des horreurs humaines. Horreurs humaines, erreurs humaines ou fatalité ?

Suite aux chocs en série, aux crises, aux « bugs humains », comment ne pas faire le lien entre les dérives du monde contemporain
et notre terrifiant héritage moral russe (Staline), chinois (Mao), allemand (Hitler), espagnol (Franco), italien (Mussolini)… et… oui aussi… français ?

Dans quelle mesure le maniement de l’opinion publique et la propagande dépasse-t-elle les frontières de ce qu’on nomme dictature ? A partir de quand ces pratiques douteuses viennent-elles abimer l’idéal démocratique et progressiste ?

Ce serait être naïf que de croire que l’état dictatorial ou quasi-dictatorial n’est que l’affaire d’autres pays et d’autres époques, fort heureusement révolues. Il demeure pourtant quelques grosses ou moins grosses scories : c’est évident et totalement admis, avec la survivance de la dynastie totalitaire en Corée du Nord (3ème génération). Mais aussi, et c’est un peu plus gênant, à nos frontières : Russie, Turquie, voire Ukraine ?

Antonio Gramsci, au début du XXème siècle, mettait en garde sur l’usage de la force, de la terreur, comme outils de maintien du pouvoir, surtout dans sa phase de déclin au sens de sa perte de légitimité. Ainsi, dès qu’un pouvoir perd de sa légitimité, il se doit de compenser par des pratiques peu respectueuses de l’intégrité de la population. Et donc, à mesure qu’un pouvoir s’use, son agressivité augmente, la terreur des foules devient une arme ordinaire et l’on sait qui en paie ou en paiera le prix !

L’écrivain et philosophe engagé, emprisonné en 1926 et jusqu’à sa mort par le gouvernement de Mussolini, déclarait : « Je hais les indifférents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents. »

N’est-ce pas cette indifférence, mêlée de perte des repères et de « chacun pour soi », qui ouvre un boulevard à toute variation moderne autour du concept de dictature ou de totalitarisme ?

Laurent

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