Imaginez. Un beau matin, fidèle à vos habitudes du petit-déjeuner, vous vous apprêtez à prendre votre café/thé/chocolat et à engloutir quelques tartines avec beurre et confiture à volonté… Et ce jour là, point de thé, encore moins de café ou de chocolat. Pour les tartines, va encore pour le pain. Le beurre est devenu complètement insipide et ne parlons pas du lait. Quant aux confitures, c’est la misère. Disparue la gelée pommes-coings de chez Mamie ou Bonne Maman. Enfuie la confiture de cerises si savoureuse…
Le scenario se répète lors du repas de midi, alors que vous vous étiez bien décidé à vous rattraper. Pas question de rester sur une frustration alimentaire du matin ! Autour de vous, tout le monde ne parle plus que de cela. Une véritable obsession ! Un nouveau buzz, mais le son de l’insecte n’est plus qu’un lointain souvenir. Quelques jours plus tard, vous constatez que les prix de quasiment toute l’alimentation augmentent et cela devient insupportable ! La spéculation reprend de plus belle, et amplifie le phénomène inflationniste. Avec toujours les mêmes conséquences sociales… C’est un vrai cauchemard. Qu’il s’agisse des produits frais, des denrées brutes ou des produits de l’industrie agro-alimentaire. Toute la chaîne, alimentaire et logistique, est perturbée. Dans ces conditions, où aller faire ses courses ? Y aura-t-il encore des régions, voire des pays épargnés par ce fléau alimentaire ? Quelle perspective peu réjouissante pour tous ceux qui prenaient du plaisir à table !
La voici notre victime et coupable à la fois ! Victime de maltraitances qui feraient de nouveau passer les hommes pour des barbares. Comme au Moyen-Âge. Coupable d’être trop naïve, coupable d’excès de confiance en autrui. Victime de la pensée à court-terme des hommes. L’abeille est coupable d’être un simple insecte : trop petit, trop discret pour qu’on s’en soucie réellement ! Coupable aussi d’avoir souvent rôdé trop près de certains champs. Coupable aussi, n’ayons pas peur de la mauvaise foi, de n’avoir pas su lire les étiquettes des produits phytosanitaires pulvérisés un peu partout sur la planète ! Franchement, quelle ignorante ! Coupable de n’avoir su s’adapter au stress croissant d’une apiculture devenue, elle aussi, industrielle.
Mais attention, l’affaire est très sérieuse. comme Einstein l’avait déjà prévu, et nous avait prévenu ! L’affaire est si sérieuse que les plus grands savants fous, à commencer par ceux de la firme américaine à l’initiale M, accélèrent la recherche de solutions high tech et rachètent une start-up spécialisée dans les Bees.
Va-t-on finir par généraliser la méthode des pays low cost, Chine en tête ? Déployer des armadas de pollinisateurs équipés de cotons-tiges ! La pollinisation manuelle contre le chômage de masse ? La créativité humaine n’a pas dit son dernier mot, en quête de solutions aux symptômes en évitant, soigneusement, de s’attaquer aux causes profondes du phénomène de la disparition des pollinisateurs fournis gratuitement par la nature. Mais le problème des uns font les choux gras des autres, les vendeurs de solutions « miracles ».
Nos petits-enfants, s’ils venaient à être de vrais « enfants sages », pourront se dire qu’on était vraiment tombés sur la tête, au début du XXIème siècle. Que nous n’avions vraiment pas peur du ridicule, bercés par toutes nos convictions…
Une vie sur terre sans elles, sans les abeilles ? Difficile à croire ! Les pistes de résolution du problème sont multiples. Les avis forcément divergent, les priorités surtout ! La concurrence des menaces autour du destin de l’humanité est rude : changement climatique, déchets nucléaires ou non, pollutions chimiques en tout genre, acidification des océans, soupe plastique, etc. Et si c’était finalement la question des abeilles qui allait nous faire basculer vers un changement de cap ?
Merci Laurent pour cette mise en perspective. Les abeilles sont la vie, et leur protection est primordiale.
Allez sur le site : http://www.abeillesentinelle.net/abeille/les-abeilles-en-danger.html
En France, depuis une trentaine d’années, les populations d’abeilles diminuent. Ce phénomène touche d’autres pays d’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. Cette surmortalité alarmante s’est accélérée depuis le milieu des années 1990, des ruchers entiers ont été dévastés en quelques années. Les causes de ce désastre ? L’usage intensif de produits phytosanitaires, qui intoxiquent les abeilles, favorise en diminuant les défenses immunitaires les infections parasitaires, dont le redoutable varroa. Et l’apparition d’un nouveau et terrible prédateur, le frelon asiatique.