La fête de la science

céréales

La science en fête, c’est tous les jours. La science manipulée par notre désir insatiable (donc notre insatisfaction chronique) de toujours plus matériel. La science devenue technologie à l’usage du progrès. Quelle est la part des progrès réels et celle de la simple progression des bénéfices ?

Le téléphone est devenu smartphone. Quid de l’ancien modèle ? Pas de soucis, nous pouvons compter sur la solidarité internationale. L’ancien appareil (« stupidphone ») nous embarrasse, on l’envoie par conteneurs entiers en Inde ou en Afrique pour recyclage. Une nouvelle forme d’aide humanitaire mais sans sac de riz et sans bénéfice sanitaire ! Surtout ne pas trop se pencher, pour que Noël se passe dans la bonne humeur, sur le contenu de nos anciens joujous électroniques, devenus déchets toxiques incontrôlés.

Les sociétés traditionnelles se moquent pas mal de la technoscience, elles s’en passent volontiers !
Dans une émission sur le voyage et le choc culturel, un berger d’une tribu du Nord de l’Inde admis
l’utilité du téléphone portable. Quand il pouvait capter les ondes en pleine brousse, notre berger appréciait
d’être informé qui d’un mariage, qui d’un décès. A part ça… bof ! Il n’y prenait pas de plaisir quotidien.
Il préférait perpétrer la tradition des veillées joyeuses en présence de ses proches. Quelle inculture !!

Retour en terre connue. Et la science créa le clonage. Jusque-là, pas de problème. Le savoir avance, alors
pourquoi pas ? Mais le clonage donna des idées de puissance et de richesse à certaines entreprises qui se rêvaient encore plus prospères. En brevetant le vivant… donc en piratant le bien commun, ben voyons. Science sans conscience ? Quelques vrais scientifiques, encore indépendants et avec conscience, sonnèrent l’alarme. Mais nul ne prêta vraiment attention. La classe politique perdit la voix, comme c’est étrange chez des pros de la rhétorique. Toujours les mêmes lobbyistes s’activant efficacement aux côtés des politiques de tout bord. Aujourd’hui avec des arguments toujours plus fallacieux (les OGM pour sauver la faim dans le monde, nouvelle solution unique en passe de devenir pensée unique), le brevetage du vivant poursuit son petit bonhomme de chemin.

Nos agriculteurs, nos « nourriciers » faut-il le rappeler, ont déjà pas mal joué avec le feu (pesticides, épuisement des sols…). Ils voient l’essence même de leur activité remise en cause. On leur propose une révolution dont on peut déjà entrevoir les grands gagnants (les semenciers, titulaires des brevets) et les grands perdants (les exploitants, dépendants de fournisseurs mille fois plus puissants qu’eux, et en aval… bibi, son pouvoir d’achat et sa santé comme essaie de le montrer un certain Pr. Séralini). Alors bien sûr il demeure quelques résistants. Quelques « illuminés » qui, comme Pierre Rabhi il y a fort longtemps, ont laissé tomber tout ce techno-délire pour revenir aux bases de l’agriculture biologique. Dans le respect de la terre, des agriculteurs et des consommateurs.

L’air de rien le Sénat vient de faire gagner du terrain aux grands labos, la bataille juridique est en train d’être gagnée au profit exclusif de quelques entreprises (et on va nous resservir les milliers d’emplois dans la balance,
c’est de bonne guerre en période de crise et de crispations). Justement, crise oblige il faut vraiment en profiter, la démocratie est au rabais et plus c’est gros, plus ça passe inaperçu !

L’agriculture a toujours été basée sur la loi naturelle, jusqu’ici apparemment immuable, de la reproduction des espèces. Certes l’homme a toujours voulu améliorer les rendements, procéder à des croisements de races animales, à une sélection du végétal. Mais la tradition de la reproduction et de la germination était respectée. Hélas l’oligopole des grands semenciers n’en a cure ! Tout peut et tout doit être breveté, pour le plus grand bien non de l’humanité (nourrie aux OGM car même en France, rappelons que les OGM nous nourrissent via ce qu’ingurgitent principalement nos « pauvres bêtes ») mais pour l’actionnaire et la direction de l’entreprise semencière, contents de réaliser une belle affaire !

Les honnêtes agriculteurs, du fait de la dissémination des semences brevetées, deviennent hors-la-loi et, pour ne plus s’attirer d’ennuis juridiques (David contre Goliath), finissent par céder au chantage. Vous achetez nos semences et on ne vous poursuit pas en justice pour vol !

Vive la science ! Avec conscience en option…

Laurent

3 réflexions sur “La fête de la science

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