Le tourisme est une idée vieille comme le monde. Mais récente quant à son explosion. On ne peut douter, en effet, que nos ancêtres à l’âge de pierre s’arrêtaient quelque fois, entre deux sorties de chasse ou deux cueillettes, pour visiter des endroits attirants par leur beauté, poussés par l’envie de ne rien faire d’autre que se relaxer et contempler. Explorer, visiter, découvrir et se changer les idées, sont des besoins irrésistibles.
Mais à l’heure du tourisme de masse, low cost et globalisé, on peut se demander s’il vaut mieux libéraliser davantage le tourisme, pour le rendre plus accessible à tous ? Ou au contraire le réguler, le restreindre, pour protéger l’ensemble des sites touristiques. On pense alors à Venise et tant d’autres lieux menacés par la surfréquentation. Également au Machu Picchu et au Mont Blanc, entre autres lieux mythiques, victimes de la bêtise des hommes en masse. On pense aux dégradations plus ou moins irréversibles, et aux effets délétères pour les populations locales. On pense au kérosène, ce carburant du tourisme international, exempt des discussions climatiques et non taxé depuis 1944 !
Et puisque c’est encore de saison, on pense justement à ces saisonniers des stations de ski qui vivent – en grande partie – du tourisme, mais ne peuvent même plus vivre sur place. Ces employés des stations huppées (Courchevel, Megève, etc.) presque condamnés à dormir en contrebas, loin des cimes enneigées et de l’air frais des montagnes.
En même temps, limiter n’est pas très drôle. Protéger peut avoir un côté « bobo » et assez peu démocratique. De la protection à l’exclusion (des masses) il n’y a qu’un pas. On parle de culture des vacances et du tourisme, en écho aux semaines de congés payés qui « font partie du décor ». On a même parlé de société des loisirs, le tourisme en faisant partie intégrante… Le sujet de la régulation n’est pas très consensuel ! Not in my back yard (NIMBY)… pourvu que ça n’arrive qu’aux autres…

Machu Picchu, au Pérou