Notre humeur du moment est fortement influencée par ce qui se passe autour de nous, par des stimuli et la circulation d’informations par entre les neurones. Deux neurotransmetteurs ont un impact assez net sur notre état nerveux : la dopamine et la sérotonine. Alors que la sérotonine sert à réguler notre humeur, notre agressivité et notre sommeil, la dopamine, elle, développe la sensation de plaisir, la motivation, l’énergie et la concentration. Une carence des neurones producteurs de ce neurotransmetteur (ils ne représenteraient que 0,3% des cellules du cerveau) peut conduire à la maladie de Parkinson. Un excès de dopamine, quant à lui, serait à l’origine de symptômes liés à la schizophrénie.
Le circuit de la récompense repose principalement sur la production de dopamine, parfois surnommée « molécule du plaisir ». Justement, le monde moderne surfe allégrement sur nos pulsions et nos désirs, à des fins économiques et pour mieux capter des individus-consommateurs. Cela était vrai avant l’arrivée d’Internet et du numérique. Mais l’accélération est devenue hyper sensible si l’on observe le lien de dépendance qui se crée entre les hommes – jeunes et moins jeunes – et les écrans.

La recherche dans le domaine des drogues nous éclaire sur le lien entre la quantité de dopamine, le circuit de la récompense, et la dépendance. La dépendance peut représenter un fléau tant pour l’individu que pour la société. Alors peut-on comparer la dépendance aux drogues et celle envers les écrans ? Il y a débat sur cette question. D’après le site « Le cerveau à tous les niveaux » de l’université Mc Gill : « La consommation d’une drogue qui nous procure du plaisir ne mène pas inévitablement à la dépendance. On commence à parler de dépendance lorsqu’on observe chez quelqu’un le besoin compulsif et irrépressible pour une substance psychoactive. »
S’il est peut-être encore tôt pour trancher définitivement cette question de notre dépendance aux écrans, aux réseaux sociaux, aux mails ou aux jeux vidéos, il apparaît de façon assez flagrante que les nouvelles générations, les « digital natives », entretiennent une relation particulière, un attachement quasi-viscéral à leurs terminaux numériques ! Le site apprendreaeduquer.fr fait référence aux travaux d’Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et sciences cognitives, qui estime que « les écrans sont comme des desserts pour le cerveau. » Et d’ajouter que « les sciences cognitives ont montré que le cerveau humain n’est pas fait pour penser. »
Laurent