A l’ère de la compétitivité et de l’efficacité, la réussite est un impératif social, une exigence de la société et une donc obligation pour chacun d’entre nous. Mais la réussite n’exclue pas le hasard ou la chance d’avoir fait de bonnes rencontres, d’avoir profité de contacts qui nous ont peut-être inspiré, voire nous ont aidé à mobiliser notre énergie.
La réussite est glorifiée par notre société éminemment individualiste où tout un chacun est en compétition avec son prochain. D’où la mode des classements, des comparaisons nationales et internationales, des émissions-concours du meilleur chanteur, danseur, aventurier, cuisinier, etc.
Quand on veut… on peut !
Les perdants du grand concours de la vie n’ont qu’à bien se tenir. S’ils ont échoué, ce ne peut être que de leur faute ! La réussite serait donc, avant tout une question de volonté. D’ailleurs Emmanuel Macron a largement fait passer le message : il suffirait de bien vouloir « traverser la rue » pour trouver du travail, tandis que les « premiers de cordée », les héros de l’économie connectée, agile et innovante, ont remplacé les vaillants gladiateurs de l’Antiquité.

Néanmoins on ne saurait réduire la réussite à une seule question de volonté et de mérite. La méritocratie ne serait qu’un idéal, un objectif dont l’accès reste encore semé d’embûches. Quid de la discrimination, de la panne de l’ascenseur social, de l’inégalité des chances ? Quid encore des codes sociaux que maîtrisent bien mieux certains jeunes – les mieux préparés à la grande compétition et aux concours en tout genre – que d’autres, issus de milieux moins favorisés socialement et culturellement ?
Reste évidemment la question qui fâche et qui divise : vaut-il mieux réussir dans la vie ou réussir sa vie ? La réponse n’est peut-être pas si évidente qu’il n’y paraît. Et le décalage entre les intentions et les actes du quotidien peuvent nous réserver bien des surprises. Quel sens donner à la réussite à l’âge de 20 ans, de 40 ans ou bien à 60 ans ?
Laurent