Alors que les Etats-Unis connaissent le printemps en Alaska (11°C à Anchorage) et se caillent de Chicago à New Orleans (-5°), l’hiver en Europe semble avoir posé ses valises, avec quatre ou cinq semaines de retard sur le calendrier.
Au loin, du côté de Sotchi, le spectacle va pouvoir commencer. La dernière touche finale est donnée au pas de charge, le général Vladimir veille au grain ! Quelle que soit la météo, la station balnéaire sera fin prête.
Les Jeux Olympiques, comme la Coupe du Monde de Football et quelques autres événements sportifs mondiaux, sont une grand-messe médiatique et une entreprise pharaonique. Accueillis par la Russie du tandem Poutine-Medvedev, les JO constituent aussi un faire-valoir politique. Symbole de la grandeur d’un pays dirigé par un homme qui n’aurait jamais pu supporter le déclin politique et économique de son pays. Vladimir est un homme de volonté et de discipline. Un être ambitieux que presque rien n’arrête. Vu d’ailleurs, on pourra toujours regretter le mélange des genres : le sport, le business et la politique. Ceux de Sotchi resteront certainement parmi les plus avancés dans cette combinaison.
Le peuple Russe et les partenaires économiques (plus ou moins forcés de mettre au pot) peuvent-ils croire aux JO comme axe stratégique de diversification économique ? Jusqu’ici, malgré quelques tentatives en direction de l’innovation et des technologies d’avenir, la Russie demeure une économie de rente, basée sur des hydrocarbures (70% des exportations, en hausse). Assise sur ce tas d’or, la corruption colle à la peau, presque irrémédiablement malgré les coups de sang du nouveau Tsar. Au plan politique, la démocratie est un simulacre, et ce ne sont pas les dernières amnisties en faveur de membres des Pussy Riots ou de Greenpeace qui tromperont l’observateur objectif. Le choix de Sotchi reste osé : un pied de nez aux dirigeants voisins du Caucase à la réputation plus ou moins douteuse. Un grand un défi sécuritaire pour le pouvoir central face à la menace terroriste. Les troubles dans cette région ne datent pas d’hier. Certains historien envisagent l’organisation des JO à Sotchi comme une manière, 150 ans plus tard, d’effacer le génocide du peuple Cherkassien.
Aux yeux du monde entier, la Russie veut montre sa modernité, et tant pis si cette modernité aura été créée ex-nihilo dans des conditions sociales et environnementales assez déplorables. On passe tous les caprices à cet adolescent turbulent qu’est la Russie moderne, malgré les codes de conduite de l’entreprise de Lausanne. Pour Vlad, une opération de relations publiques à 36 000 000 000 $, une paille ! Les officiels du CIO manient parfaitement la langue de bois face aux questions qui fâchent. En espérant que le Baron Pierre de Coubertin ne se retourne pas trop dans sa tombe. Reste comme d’habitude la question du retour sur investissement, autrement dit de la « durabilité » de l’opération au plan strictement financier. On peut douter que les « Nouveaux Russes », adeptes de Courchevel, de Gstaad ou de Saint Moritz, aient vraiment envie de changer leurs habitudes de sports d’hiver. Ils n’ont guère envie de faire un faux pas ou d’être la risée du gotha. Quant à la classe moyenne russe, qui prend goût aux voyages en-dehors de la Russie, elle représente la cible privilégiée pour amortir ces Jeux, parmi les plus chers de l’histoire de l’Olympisme. Mais pour Sotchi (ou Sochi), l’essentiel aux yeux du monde n’est-il pas de participer ?
Laurent
pas facile un pays aussi vaste ,oudes cultures et des populations aussi diverses ,tant au niveau culturel que religieux se côtoient.Non point qu’il faille cautionner la politique de Poutine ,mais que faisons nous d’un pays bien moins vaste ,en pleine désindustrialisons ,rongé par les conservatismes ,les administrations qui se superposent et se chevauchent ,les potentats locaux ,bien souvnet sensibles aux sirènes de la corruption .Il était une époque ou l’on pouvait dire » en France on n’a pas de pétrole mais on a des idées » ,ce qui est loin d’etre le cas aujourdh’ui .Regardons le gachis engendré par nos gouvernants et Poutine nous semblera un peu plus fréquentable.
Moi je crois qu’un autre Pierre doit avoir les cheveux dressés sur la tête, à savoir Pierre Rabhi. On aimerait tellement que ces « nouveaux pays » (tellement bizarre de dire cela de cultures si anciennes), en tout cas récemment modernisés, ne fassent pas les mêmes erreurs que nous. Comme disent les anciens : l’expérience ne profite qu’à soi hélas.
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