La France détient le record mondial des carrefours giratoires, plus communément nommés ronds-points. Ils seraient 30 000 ici à comparer de 10 000 seulement en Grande-Bretagne ou, selon d’autres estimations, six fois nombreux plus qu’en Allemagne et dix fois plus qu’aux États-Unis !

Si l’argument sécuritaire est un grand classique dans un pays aussi indiscipliné que l’Hexagone, on lui oppose souvent son coût pharaonique pour le contribuable ! Mais en dehors de ces questions bassement routières, une frange du peuple de France a refait parler de nos chers ronds points.

Il fallait s’y attendre, un jour ou l’autre nos ronds points seraient squattés. Non pas par des sans-papiers ou des sans-abris. Plutôt par des sans scrupules. Ces gilets jaunes de la France d’en bas. Rien à perdre chez ces gens-là, mais une grande soif de reconnaissance. Et un grand désamour vis-à-vis des élites. Les gilet jaunes incarnent probablement l’événement le moins prévisible du quinquennat Macron. Alors, ni les médias ni les forces de l’ordre, et encore moins le pouvoir central, ne les ont vu venir.

De répressions policières en menaces judiciaires, de dissensions internes en essoufflement des idées, on les dit en perdition. Pourtant, les inégalités économiques comme les injustices fiscales sont un terreau très fertile, une source quasi-inépuisable de rébellion. Alors qu’on leur cherche toujours un chef, alors que certains commentateurs se hasardent à comparer ce mouvement en réseau avec les derniers résultats électoraux de la liste sensée les représenter au niveau européen, nos révolutionnaires giratoire n’ont probablement pas dit leur dernier mot.

La tectonique des ronds points français reste une discipline à inventer…

Laurent