Notre société, malgré ses indéniables progrès technologiques ou économiques, a parfois l’impression de tourner en rond. Ses individus, un peu paumés, sont en quête de sens. Sans vision de l’avenir.
Précédemment dans « Hommage aux farfelus » nous faisions le diagnostic d’une société manquant de souffle vital et nécessitant de penser «en dehors du cadre ». Pourquoi valoriser et reconnaître l’importance de l’anticonformisme ?
Ken Robinson dans son dernier livre « L’Elément » donne une magnifique leçon d’espoir à toutes celles et tous ceux qui ont pu perdre le goût d’apprendre et perdre de vue le sens, le chemin.
L’éducation est le domaine qui nous réunit tous, sauf à vivre dans une grotte, sauf à être un ermite, et encore… Au vu de la croissance démographique mondiale et des nombreux défis devant nous (sociaux, environnementaux), il est faut se rappeler l’existence de visionnaires, de « zèbres » de l’éducation. Comme le monde a connu des visionnaires dans le domaine artistique, politique ou économique, le monde a aussi vu passer quelques enseignants farfelus passionnés par leur métier (essentiellement la pédagogie, souvent dénigrée sous l’appellation des « pédagos »). Les plus célèbres furent certainement Steiner ou Montessori, mais aussi Loris Malaguzzi (Emilie Romagne) en Italie ou Richard Gerver (Grangetown school) aux Etats-Unis. Ils ont tous su relier les différentes disciplines scolaires entre elles pour, justement, donner du sens déjà à la vie de jeune écolier ou étudiant, avant même d’envisager la suite ! Ils ont su dépasser les barrières mentales et administratives, ils ont su innover.
Pour Ken Robinson, ces visionnaires ont longtemps été taxés de farfelus, d’excentriques voire d’hérétiques. Et sont demeurés incompris par l’homme de la rue bien incapable de reconnaître le bon sens pédagogique.
Il suffisait pourtant de voir que déjà, à la maison, chaque enfant n’est pas le clone de son frère ou de sa sœur malgré toutes les ressemblances physiques possibles !
On pourrait facilement faire l’autruche et se dire que la question est trop lourde, qu’il faut la sous-traiter faute de temps ou faute de volonté. Pourtant à quoi sert l’éducation sinon à préparer le « passage de relai » à la génération suivante dans les meilleures conditions possibles ? A quoi sert-elle si ce n’est à inculquer le droit à l’erreur, à montrer le monde sans tabou non pour culpabiliser, mais pour valoriser chaque individu, citoyen en devenir et futur homme ou femme de réflexion et d’initiative.
Un esprit sain dans un corps sain, une tête reliée au corps, non pas un corps disséqué. Une vision d’ensemble, holistique, qui relie non seulement les hommes entre eux mais aussi à leur terre nourricière. D’après l’auteur de « L’Elément », l’avenir de l’éducation n’est plus dans la standardisation (programmes et tests standardisés faisant le bonheur de leurs concepteurs et vendeurs). Comme le marketing a dû évoluer d’une forme standardisée à une forme personnalisée, l’éducation doit apprendre à personnaliser son action. Ce qui doit redorer le blason d’une forme quasi-artisanale, le mentorat et le suivi. Pour que chaque jeune avance à son rythme, progresse, grandisse réellement !
Laurent
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